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Une journée autonome en classe

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Hey ☺️ Cette semaine, j’ai envie de te parler d’une pratique je mets en place depuis quelques années dans ma classe : les journées autonomes. Pendant longtemps, je ne proposais ce genre de journée qu’en fin de période, la dernière semaine avant les congés, pour permettre à chacun de mes élèves de terminer ses travaux, mettre en ordre ses affaires, … Mais, cette pratique est gagnante peu importe le moment de l’année ! En effet, dans le monde de l’éducation, où les journées de classe sont souvent très structurées et dirigées, l’idée d’une journée autonome peut sembler intrigante et déstabilisante. Or, je pense sincèrement que cette approche offre des avantages considérables tant pour les élèves que pour les enseignants (mais ce n’est que mon humble avis 🙃).

Qu’est-ce qu’une journée autonome ?

Commençons par définir (c’est un bien grand mot 😄) ce qu’est la journée autonome. En très grand résumé, c’est une journée (ou une demi-journée si tu veux commencer plus léger) où les élèves sont encouragés à prendre en main de leurs apprentissages de manière indépendante, autonome. Plutôt que de suivre la routine habituelle (menu du jour imposé par l’enseignant), les élèves sont libres de choisir l’ordre des sujets et des tâches sur lesquels ils veulent se concentrer, la manière dont ils souhaitent les effectuer et le rythme de leur travail.

Selon l’âge des élèves et leur familiarité avec ce type de pratique, on pourra leur laisser une totale autonomie par rapport aux tâches à effectuer. Mais j’y reviendrai plus loin dans cet article (dans les trucs et astuces).

Quoiqu’il en soit, ce genre de journée favorise la différenciation car elle permet à chaque élève de se pencher sur ses difficultés, de retravailler et remanipuler des notions qu’il aurait moins comprises, d’approfondir des sujets qui l’intéressent.

Trucs et astuces pour mettre en place une journée autonome en classe

Premièrement, et c’est probablement, l’astuce la plus importante, il faut préparer en amont cette journée. Il est indispensable d’identifier clairement les objectifs éducatifs que les élèves doivent atteindre pendant cette journée (tout en laissant une certaine place à la flexibilité). Pour rappel, ça reste une journée de « travail ». Chacun doit donc savoir préalablement ce qu’on attend de lui, durant cette journée. Il ne s’agit pas d’une journée de « vacances » où on peut faire ce que l’on veut, n’importe comment.

Il est donc important de définir quelles seront les tâches à réaliser pendant cette journée. Pour cela, plusieurs solutions sont possibles, en fonction de l’âge de tes élèves et/ou de leur familiarité avec ce type de pratique. On peut soit proposer une liste de tâches imposées à faire pendant la journée ou leur laisser créer eux-mêmes leur propre liste de tâche. On peut également passer progressivement de l’un à l’autre. Pour la première journée, et pour qu’ils s’habituent avec ce principe et ce fonctionnement, on peut leur proposer une liste de tâches imposées, à réaliser dans l’ordre qu’ils souhaitent, en leur laissant la possibilité de faire des pauses et des activités au choix. Puis, petits à petit, réduire cette liste de tâches imposées pour qu’ils puissent y ajouter leur propres tâches en fonction de leurs envies / besoins.

Il est important que les enfants aient un repère visuel avec ce que l’on attend d’eux. Cela peut être une feuille de route que chaque enfant aura tout au long de la journée (un peu comme nos to-do list à cocher) ou bien une liste projetée au tableau, ou bien un tableau collectif où chaque enfant pourra cocher les tâches terminées à côté de son prénom. Bref, libre à toi d’utiliser ce qui te convient et qui conviendra à tes élèves.

Voici quelques exemples pour t’inspirer et pour que ce soit plus concret :

La liste des tâches obligatoires a été choisie par l’enseignant, en fonction de ce qui est travaillé actuellement en classe. Des tâches plus « ludiques » au choix sont proposées pour permettre aux enfants de « faire des pauses » entre deux tâches obligatoires. Ou bien, l’enfant peut se concentrer pour terminer ses tâches obligatoires et puis faire les tâches plus ludiques quand il a tout terminé.

Ici aussi, les tâches obligatoires sont choisies par l’enseignant. On peut laisser aux enfants choisir 3 autres tâches, selon leurs besoins ou leurs envies. Soit chaque enfant choisit ses tâches de manière individuelle ou bien on peut, quand on prépare la journée, choisir collectivement la liste des tâches au choix.

Chez les plus grands, ou quand les enfants sont familiarisés avec cette pratique, on peut leur proposer, pendant la préparation de la journée, d’identifier leurs forces, leurs besoins, leurs envies et de dresser eux-mêmes une liste de 5 tâches obligatoires à réaliser pendant la journée autonome. Cette pratique favorise énormément la différenciation et fait prendre conscience à chaque élève qu’il est acteur de ses apprentissages.

En amont, il est aussi essentiel de définir clairement les règles spécifiques pour cette journée. Quel est le niveau sonore attendu? Que doit-on voir quand on rentre en classe? Comment est organisé l’espace? Que faire quand on a fini une tâche? Que faire si on a besoin d’aide? Quelles « sanctions » pour ceux qui ne respectent pas les règles? Une bonne astuce est de noter toutes les idées sur un tableau d’ancrage qui sera relu au début de la journée et affiché en classe durant la journée.

De mon côté, ce qui facilite aussi cette journée (et mon quotidien en général), c’est que j’ai défini différentes zones d’apprentissage dans ma classe. J’ai un espace « table blanche » où les enfants peuvent venir s’ils ont des questions, s’ils ont besoin d’explications, de relances, … J’ai également des espaces selon les domaines d’apprentissage (espace lecture, coin math, coin écriture) où sont rassemblés le matériel et les ressources pour ces domaines. Chaque enfant sait où il peut trouver tel ou tel matériel pour faire son exercice, ça facilite grandement mon quotidien et l’autonomie des enfants, encore plus pendant ces journées !

Pour créer un climat plus « cool », tu pourrais aussi proposer à tes élèves de venir avec un coussin, une couverture, leurs écouteurs pour écouter leur propre musique, une de leur boisson favorite (en évitant sodas, …). Généralement, ils adorent se créer leur espace cocooning de travail.

Un conseil important : je l’ai dit plusieurs fois ci-dessus, mais ça me semble important de le répéter, prépare cette journée avec tes élèves ! Implique-les dans les choix organisationnels, dans la construction des règles de cette journée ! Plus ils seront impliqués, plus cela facilitera le déroulement de la journée. En gros, après avoir expliqué le principe de la journée autonome, on peut leur demander leurs idées de fonctionnement, d’organisation, on peut créer ensemble une feuille de route, un caneva (comme ceux présentés ci-dessus) que chacun devra respecter pour les aider à voir ce qu’ils doivent faire.

Et pour terminer, je pense qu’il est important de se prendre 10-15 minutes en fin de journée pour faire le point. Je leur demande de réfléchir à leur journée autonome. Qu’ont-ils appris ? Quels défis ont-ils rencontrés ? Quels sujets aimeraient-ils explorer davantage ? Quelles améliorations pourrait-on apporter pour la prochaine journée?

A quelle fréquence proposer une journée autonome ?

Comme je le disais en début d’article, il y a quelques années, je proposais une journée autonome la dernière semaine avant des congés. Ceci dit, avec le recul, je pense qu’on pourrait proposer ce genre de journée au moins une fois par mois. Les enfants adorent (et franchement, moi aussi 😄). Maintenant, libre à toi de voir ce qui te convient le mieux ! Il n’y a pas de règle stricte ! 😉

Quels sont les bienfaits de cette journée pour les élèves ?

Les journées autonomes permettent aux élèves se responsabiliser et de prendre conscience qu’ils sont acteurs de leurs apprentissages. Ils apprennent à planifier leur temps et à prendre des décisions, à observer leur manière de fonctionner.

En leur laissant la possibilité de choisir leurs activités (voir ci-dessus), les élèves peuvent explorer des domaines qui les passionnent réellement, ce qui stimule leur créativité et leur curiosité.

La gestion de leur propre emploi du temps et la responsabilité de leurs actions renforcent l’autodiscipline des élèves, une compétence essentielle pour la réussite à long terme.

Quels sont les bienfaits de cette journée pour l’enseignant ?

Une journée autonome offre à l’enseignant l’opportunité d’observer les centres d’intérêt individuels des élèves, ce qui peut informer la planification future des leçons. Ce genre de journée permet de récolter énormément d’informations aussi sur leur fonctionnement : Comment se lance-t-il dans une tâche? Arrive-t-il à gérer son temps? A bien planifier sa journée? Quelles sont ses facultés de concentration? Est-il capable de rester longtemps sur une tâche ? A-t-il besoin de changer souvent? Parvient-il à terminer sa tâche directement? Ce genre d’observations est essentielle pour comprendre en quoi notre fonctionnement « traditionnel », nos routines, peuvent impacter certains élèves. Cela nous permets de nous réajuster par la suite.

Cela nous libère aussi énormément de temps pour encourager l’indépendance chez les élèves, ce qui renforce ainsi leur confiance en leurs propres capacités. De plus, on est également beaucoup plus disponible pour de la remédiation, des explications supplémentaires, pour remanipuler avec tel ou tel enfant… On obtient des moments d’apprentissage individualisé.

Et puis, on ne va pas se mentir, ce genre de journée est beaucoup moins stressante 😅 (quand elle est bien préparée 😁) !En déléguant une partie du contrôle à nos élèves, on réduit notre niveau de stress, de charge mentale, on se donne ainsi l’occasion de se concentrer sur des aspects spécifiques de l’enseignement. Pas de course toute la journée pour boucler ce que l’on a prévu, on a du temps consacré à aider les élèves qui en ont besoin. Bref, que du positif, selon moi ! ☺️

Conclusion ?

Bref, en introduisant des journées autonomes dans nos classes, nous ouvrons la porte à un monde d’opportunités pour nos élèves. Ces moments d’apprentissage libre favorisent la responsabilité, stimulent la créativité et encouragent le développement de compétences essentielles à leur réussite future. Pour les enseignants, c’est une chance de voir leurs élèves s’épanouir de manière autonome, tout en apportant une bouffée d’air frais dans la routine quotidienne de la classe. Alors, prêts à donner à vos élèves le cadeau de l’autonomie éducative ? Viens me dire en commentaire si tu pratiques déjà les journées autonomes, quels sont tes trucs ou si tu as envie de te lancer à la suite de la lecture de cet article ! 🙂

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